Jean-Sébastien Bach (1685 – 1750) Prélude et fugue en fa mineur
(Le Clavier bien tempéré, livre II, BWV 857)
Ludwig van Beethoven (1770 – 1827)
L’Appassionata est réputée le drame le plus passionné jamais
écrit pour piano. Beethoven la considère comme sa meilleure
sonate. C’est l’anticipation pianistique de la cinquième
symphonie, connue comme la symphonie du destin. Le motif
rythmique initial, dit du destin, est composé de quatre notes et
parcourt le premier mouvement dans son ensemble, évoluant
en un « tonnerre motivique » qui revient huit fois. « Le destin
frappe à ma porte », dit Beethoven.
Claude Debussy (1862 – 1918)
Debussy nous donne sa profession de foi dans un écrit sur le
message religieux de la nature :
« Je ne pratique pas selon les rites consacrés. Je me suis fait une religion de la mystérieuse nature. Devant un ciel mouvant, en
contemplant, de longues heures, ses beautés magnifiques et
incessamment renouvelées, une incomparable émotion m’étreint.
La vaste nature se reflète en mon âme véridique et chétive. Voici
les arbres aux branches remontées vers le firmament, voici les
fleurs parfumées qui sourient dans la prairie, voici la terre douce
tapissée d’herbes folles… Et, insensiblement, les mains prennent des poses d’adoration. »
Dans les « Jardins sous la pluie » (Estampes), Debussy nous
offre une pièce pour piano virtuose, apparentée à la toccata,
d’un brillant magnifique, qui évoque deux chansons enfantines
françaises. Alfred Cortot caractérise la composition en ces
termes : « C’est, sur les bosquets parisiens, roussis par l’été, la
légère averse au travers de laquelle rit le soleil. »
« Clair de lune », de la Suite bergamasque, nous fait vivre
une calme nuit éclairée par la lune au moyen de sonorités
impressionnistes.
Franz Liszt (1811 – 1886)
Depuis son enfance, Liszt éprouve un attachement sincère à Saint François d’Assise. Les Fioretti (petites fleurs) comptent parmi ses oeuvres préférées et se révèlent une source d’inspiration et d’édification. À seize ans, Liszt veut déjà entrer dans l’ordre franciscain, ce que son père lui interdit, percevant ses talents musicaux.
Au cours de sa vie, Liszt consacre plusieurs oeuvres à Saint François d’Assise. Alors qu’il fête de grands succès à travers l’Europe, il séjourne souvent à Rome, où il se lie d’amitié avec le pape Piufranciscain comme membre du tiers-ordre de cette confrérie. En 1865, il reçoit les ordres mineurs et devient abbé. À partir delà, le frac et la soutane font partie de sa vie. Il n’entre jamais entièrement en religion, mais considère le monde comme son couvent, où il s’agit de « vivre en communion avec François et le Christ ».
François d’Assise (1185 – 1226)
François d’Assise est issu d’une riche famille marchande. Dans sa jeunesse, le Christ lui apparaît dans la chapelle en ruines de San Damiano. À partir de là, il vit dans un dévouement total à Dieu et aux hommes. Il partage son pain avec les plus démunis, soigne les lépreux et se consacre aux animaux. Les légendes rapportent qu’il donne la bénédiction au loup de Gubbio. Il libère les poissons des filets et prêche l’Evangile aux oiseaux.
Presque aveugle et dans d’atroces souffrances, il écrit son «
Cantique de soleil » peu avant sa mort. Le 3 octobre 1226, il
connaît la « mort physique » qu’il qualifie de « frère » dans le
cantique.
Traduction: Lion Lüthi